Après l'affaire de Vénissieux (un pompier blessé après l'explosion d'une voiture GPL non sécurisée et incendiée volontairement), on a pratiquement tout entendu sur la sécurité du GPL. Si on avait voulu orchestrer une désinformation, il aurait été difficile de faire mieux : " le flash back provoque l'incendie du réservoir, l'explosion d'un véhicule GPL à Vénissieux a provoqué la mort d'un pompier, le GPL pollue et ne pourra pas passer les normes Euro 3, encore 140 000 bombes roulantes en France . " Voilà un petit florilège de ce qu'on a pu lire ou entendre, répété à l'envi.
Curieusement, si le moindre accident lié au GPL est monté en épingle, on n'entend absolument pas parler des voitures à moteur essence qui s'embrasent en cas de système de mise à l'air obstrué et de la dilatation du carburant sous l'effet de la température extérieure. Aucune information non plus sur la Prius de Toyota qui, pourtant, a fait l'objet d'une évaluation de risques par les pompiers. Les batteries peuvent effectivement provoquer des courts circuits susceptibles d'enflammer l'essence.
Entre l'autorisation de la bicarburation au début des années 80 et la défiscalisation survenue en 1997, il s'est passé pas mal de temps pendant lequel, pour cause du faible nombre de pompes et de fluctuations de taxes, ce carburant n'a intéressé qu'un faible nombre d'initiés. Mais, le cadre législatif et les normes relatives au matériel et au montage ont en revanche été précisément fixées.
A l'époque, on avait le choix entre le modèle italien ou hollandais. Selon le nombre de véhicules en circulation, le choix s'est finalement porté sur les normes italiennes et on a donc interdit les réservoirs avec soupape. Dans le cas des réservoirs hollandais, dès réception, la soupape était démontée et remplacée par un bouchon censé faire office de fusible. Les législateurs n'avaient alors pas revu non plus le développement d'un nouveau loisir, celui d'incendier les voitures les soirs de fête par simple caprice. Il ne nous appartient donc pas de juger les législateurs d'autant qu'en Italie, le parc roulant au GPL est estimé à 1.6 millions de voitures non équipées de soupapes de sécurité. Et pourtant, on ne déplore aucune explosion même à la suite d'accidents routiers.
Cette soupape hollandaise a pourtant suscité quelques curiosités. Cela a été le cas d'ingénieurs de chez Renault et de quelques installateurs qui ont joué les mercenaires en remontant la soupape après la réception à titre isolé. A défaut d'être obligatoire, elle a fini par être tolérée et il a malheureusement fallu attendre le tragique accident de Vénissieux pour commencer à penser à la rendre obligatoire, ce qui est chose faite depuis le 1er janvier 2000. En considérant les normes dramatiques en matière de résistance des réservoirs, les installations (fixation et protection) et le raccordement, une installation GPL offre un haut niveau de sécurité. Ajoutons à cela la soupape qui libère le GPL avant que la pression interne ne devienne critique en cas d'incendie.
Enfin, il est également important de mettre en lumière
les nouvelles normes R67-01 qui, théoriquement, en application
depuis le 1er juillet 2001 unifient les méthodes de montage
et le type de matériel pour toute l'Europe.