Contrairement à ce qui avait été déclaré avec beaucoup de précipitation peu avant la mise en application des normes Euro 3, le GPL reste le carburant propre par excellence.
Même avec des systèmes d'injection gazeuse en continu, on obtient une réduction de l'ordre de 10% par rapport à l'alimentation essence tandis qu'un constructeur comme Volvo annonce qu'une partie de sa nouvelle gamme bi carburée est d'ores et déjà conforme aux normes Euro 4 qui entreront en application en 2005.
Remarquons enfin qu'une politique d'encouragement à l'équipement des voitures anciennes (carburées ou non catalysé) permettrait de réduire sensiblement la pollution urbaine. Mais quid et Nox et particules émis par le diesel ?
En 1996, une étude menée
par Eurostat montrait qu'en quelques années, la pollution
industrielle avait diminué de 560% alors que celle liée
au transport était en augmentation de 30%. Cette pollution
est essentiellement sensible en zone urbaine même si elle
commence à avoir des répercussions dans les zones
rurales où l'on constate une augmentation très sensible
du parc automobile.
Résultat, une étude de l'Institut de la veille sanitaire
menée dans neuf agglomérations françaises et
publiées en 1999, montre une augmentation de l'ordre de 4%
du risque de décès anticipés lié directement
à la pollution.
21 000 morts prématurés par an
Une étude de l'Organisation
Mondiale de la Santé révèle également
que, en cumul pour la France, l'Autriche et la Suisse, l'exposition
à la pollution engendrée par la circulation automobile
est à l'origine de 21 000 morts prématurées
par an.
Les principales victimes sont les personnes qui ont des problèmes
respiratoires ou cardiaques.
Signalons également une moyenne de 135 000 crises d'asthme
pour les enfants et 250 000 bronchites déclarées.
Pour ces trois pays, le coût total en journées de travail
perdues et en soins est estimé à 175 milliards de
francs.
Ils sont bien connus ! Le dioxyde
de carbone reste toujours l'agent polluant n° 1 ce qui, au passage,
arrange bien les constructeurs de voitures diesel puisque ces moteurs
sont à juste titre réputé pour leurs faibles
émissions en C0² et en CO.
En revanche, ils sont beaucoup plus discrets à propos d'autres
agents comme les particules qui sont toujours bien présentes
sur le parc diesel déjà en circulation.
Aussi, les véhicules équipés de filtres à
particules ne sont pas légion puisqu'on ne recense que la
Peugeot 607 et la Citroën C5.
Pour les autres, avec l'injection par haute pression (comme rail
ou injecteur pompe), le problème des émissions de
suies subsiste. Nous avions d'ailleurs eu l'occasion de le vérifier
avec Citroën Xsara Hdi. En à peine deux minutes, soit
le temps d'un arrêt.
Entre autres joyeusetés, on peut encore citer les pics d'ozone
directement liés au diesel et, autre discrétion des
constructeurs, le Nox qui, pour l'instant, n'est pas soumis à
réglementation pour le diesel.
La santé est le premier élément mis en avant
par les études sur les effets de la pollution automobile
mais il existe d'autres qui coûtent également de l'argent
à la collectivité.
Sans même évoquer le cas du secteur privé, les
budgets pour l'entretien des bâtiments publics sont plutôt
élevés.
On peut évoquer également les conséquences
sur la sécurité.
Après quelques jours de sécheresse, la moindre ondée
rend les chaussées très glissantes ce qui est très
dangereux pour les deux roues mais peut également provoquer
des accidents en cas de freinage d'urgence.
Autre nuisance, il faut au moins une bonne minute avec un bon produit
lave-glace pour retrouver une visibilité correcte, plus en
circulation nocturne.
Les vertus écologiques du GPL carburant sont sa force.
Elles sont reconnues depuis bien longtemps et c'est grâce
à elle qu'il jouit d'une fiscalité avantageuse.
Naturellement, le GPL ne contient pas de particules ni de souffre.
En outre, sa combustion dans le
moteur est très complète, ce qui limite les rejets
d'imbrûlés.
Grâce à sa composition le GPL permet de baisser les
rejets de monoxyde de carbone (CO), responsables de troubles respiratoires
et de maux de tête en empêchant l'oxygénation
du sang, les hydrocarbures imbrûlés (HC), qui sont
cancérigènes et donnent des nausées, et surtout
les oxydes d'azote (Nox), irritants du système respiratoire
et gros point faible du diesel, avec les particules.
Le fameux dioxyde de carbone (CO²), qui contribue à l'effet de serre, n'est pas un polluant direct. Sur ce point, si le GPL est un peu plus performant que l'essence, les résultats obtenus par le diesel sont meilleurs, mais ce dernier génère d'autres polluants plus directement néfastes (Nox, ainsi que des particules et suies qui atteignent l'appareil respiratoire en se diffusant dans l'atmosphère).
Aujourd'hui, les efforts des fabricants de kits GPL se portent sur l'adaptation à la nouvelle norme de pollution Euro III.
Cette norme, en vigueur depuis le
1er janvier de cette année pour les véhicules neufs
essence, prévoit la diminution des valeurs limites d'émission
des polluants à l'échappement (procédure
d'essai plus sévère, avec un test dès le
démarrage à froid), la sévérité
de la mesure d'évaporation des carburants, l'évolution
de leur composition, des contrôles de production des véhicules
neufs, le contrôle de la production en clientèle,
la mise en place d'un système de diagnostique embarqué
EOBD (à l'essence, le GPL n'y sera soumis qu'en 2003).
18 pays d'Europe sont concernés a cette nouvelle norme,
en attendant la norme Euro IV, encore plus sévère.
Avec l'évolution des technologies d'alimentation GPL et l'efficacité et le contrôle des systèmes de dépollution des automobiles, les résultats en termes d'émission du GPL justifient de plus en plus sa réputation écologique.
Toutes les études menées
jusqu'à aujourd'hui ont abouti au mêmes conclusions
: le GPL pollue moins que les autres carburants. Il n'y
a aucun rejet de plomb, de souffre ou de particules, car ils n'entrent
pas dans sa composition chimique, faite uniquement de butane et
de propane.
Les mesures effectuées sur les autres polluants tels que
les oxydes d'azote (Nox), responsables lors des journées
ensoleillées de la formation d'ozone, le monoxyde de carbone
(CO) ou le dioxyde de carbone (CO²), contribuant à
l'effet de serre, montrent une diminution sensible des rejets
comparés à l'essence et au diesel. Les émissions
de NOx seraient réduites de 40 à 75%, ceux de CO
de 45 à 85% alors que le CO² diminuerait de l'ordre
de 15%.
Poussant la recherche plus loin encore, un organisme suisse, l'OFEFP (Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage) a mené une étude très intéressante sur 12 carburants du marché portant non seulement sur les rejets polluants à l'échappement mais aussi sur ceux engendrés par leur processus de fabrication. Il en résulte que, sur une base de 100 polluants, l'écobilan du GPL est très favorable (celui-ci obtenant 75 points) contrairement au diesel (165 points) pénalisé par l'augmentation des rejets lors de sa fabrication. Le GPL mérite donc bien sa qualification de carburant vert.
Comparaison des rejets
d'un moteur fonctionnant au GPL et d'un moteur diesel
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Les experts en climat réunis à la fin janvier par l'ONU à Shanghai confirment les prévisions de réchauffement du climat en cours de ce siècle à venir. Les membres du groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, IPCC en anglais) ont mis la touche finale au rapport destiné aux gouvernements. Les gaz à effet de serre sont en accusation, atteignant un niveau record pour les 400 000 années passées.
Le réchauffement qui en découle devrait atteindre entre 4.4 et 5°C.
Le siècle dernier, avec un réchauffement de 0.5°C, a déjà amorcé cette tendance qui correspond aux suites de la révolution industrielle. Dans l'hypothèse basse des évolutions climatiques à venir, les changements seraient déjà bien visibles. Modifications géographiques, précipitations, hauteur des océans, la portée de ce réchauffement est considérable. Après échec de la conférence de La Haye, l'ONU lance un cri d'alarme aux gouvernements.
Sans réaction, les conséquences du développement de la planète seront dévastatrices.
Il est aussi dangereux de vivre en ville que de côtoyer un fumeur ; cette conclusion est tirée d'une étude sur 500.000 Américains pendant 16 ans !
Chez nous, les données ne sont pas tout à fait le mêmes, mais elles pourraient être pires
Les chercheurs des universités Brigham Young et de New York ont mis en évidence les risques liés à l'inhalation des particules mesurées en micro grammes par m3 d'air, provenant des voitures, camions, usines et centrales électriques. Selon leurs résultats, le nombre de morts par cancer du poumon augmente de 8% pour chaque hausse de 10 micro grammes de ces particules par m3. Les autres décès d'origine cardiaque ou pulmonaire augmentent, eux, de 6%.
Les particules fines mesurées aux Etats-Unis sont des poussières mesurant moins de 2.5 microns de diamètre (1 micron = 1 millième de millimètre), c'est à dire environ 28 fois plus fines qu'un cheveu. La norme américaine est de maximum 15 micro grammes (ou 15 millionièmes de gramme) par m3 d'air. Depuis 1999, les concentrations ne sont jamais descendues sous ce seuil à New York, Washington, Chicago et Los Angeles !
Et chez nous ?
Les particules mesurées ne sont pas les mêmes. Le
réseau " Irceline " tient compte de celles de
maximum 10 micromètres, avec un maximum de 40 micro grammes
/ m3 sur un an (avec un maximum de 50 micro grammes / jour, mais
pas plus de 35 jours par an).
Dans le sang
Ces normes européennes ne sont pas, la plupart du temps,
dépassées. " Mais plus elles sont petites,
plus elles sont dangereuses, dit Daniel Rasse, au réseau
Irceline. Ces particules nous viennent d'un peu partout mais on
peut estimer que 10 à 15 % sont issues des moteurs diesel
". Il est clair que notre santé est liée à
cette pollution. Le professeur Alfred Bernard, de l'UCL, va plus
loin : " Nous analysons maintenant les particules ultra fines,
de l'ordre de 0.1 micron. Elles sont produites principalement
par les nouveaux moteurs diesel à taux de compression élevé.
Il ne sort presque plus rien comme pollution du moteur, sauf ces
particules : elles pénètrent dans le poumon et puis
dans le sang. Nous pensons, mais ce n'est pas encore prouvé,
qu'elles sont responsables des " pics " de mortalité
durant l'été. Et elles passent d'autant plus vite
dans le sang si l'on est fumeur.
Les nouveaux moteurs diesel émettent des particules, qui pénètrent dans nos poumons et puis dans notre sang.
LA PROVINCE 14/03/2002