Rendre une installation GPL vulnérable au prix de bougies
d'allumage inadaptées, c'est tout à fait possible,
car la nature de ces éléments est plus complexe
qu'il n'y paraît.
La qualité d'une bougie
s'éprouve à l'usage, et possède des spécificités
très précises.
L'exemple d'un véhicule
réalisant le trajet Paris-Montpelier est révélateur
: une bougie produit alors environ 2 millions d'étincelles,
en supportant une tension de 40 000 volts, une pression pouvant
atteindre 50 bars, le tout avec des pics de température
de l'ordre de 1 000°C.
Au-delà de ces tolérances, une bougie se distingue
par ses dimensions, son indice thermique, ses matériaux
et l'architecture de son ou de ses étincelles.
Sa durée de vie est
variable, et dépend de la qualité et du nombre de
ses électrodes ainsi que de la céramique.
Lors des révisions, les bougies
d'une installation GPL sont vérifiées et remplacées
si besoin est.
Leur état peut renseigner les professionnels sur la qualité
du mélange, la température de fonctionnement, et
plus globalement, sur la santé générale de
la mécanique.
Spécifiquement avec le GPL, le système d'allumage
ne tolère aucune faille dans son fonctionnement.
Une vérification complète
implique aussi le contrôle des fils d'alimentation, de la
tête d'allumage et de la commande d'impulsions, sur les
modèles à gestion mécanique (vis platinées).
L'allumage est géré à la manière d'un
métronome. La moindre désynchronisation peut être
dommageable en GPL.
L'exemple d'une fuite d'intensité
sur un fil de bougie, retardant l'acheminement du courant d'allumage,
est typique : l'étincelle est produite tardivement, alors
que la soupape d'admission est encore ouverte. La combustion provoque
une compression dans l'admission, et c'est l'effet flash back
garanti.
Le remplacement du faisceau d'allumage tous les 100 000 km est
donc conseillés afin d'éviter ce genre de mésaventures.
En revanche, plus besoin d'entretien en ce qui concerne les bougies
modernes disposant généralement d'une fonction autonettoyante
à 400°C. Bien vérifier si cette fonction est
intégrée.
L'altération du faisceau
d'allumage demeure donc la préoccupation principale pour
l'usager du GPL.
Les câbles le composant sont soumis à plusieurs types
d'agressions, accélérant leur vieillissement. Les
variations de tension, de température, l'humidité
et l'oxydation sont les plus connues.
Des fils de bougies en mauvais
état rendent le démarrage difficile et altèrent
les performances du moteur à hauts régimes. Les
montages à aspiration sont les plus vulnérables
aux effets secondaires que génèrent les ratés
d'allumage.
Certaines marques disposent
de produits dont les électrodes sont recouvertes de platine
ou d'iridium.
Plus onéreux, ils sont connus pour mieux résister
dans le temps à des températures de combustion élevées
et, à priori, paraissent bien adaptés au GPL.
Les conséquences d'un
allumage défectueux avec une alimentation GPL n'ont pas
du tout les mêmes proportions qu'en essence.
En fonction de ce carburant,
l'indice thermique des bougies peut être adapté selon
le type de véhicule, mais cette appréciation doit
être laissée aux professionnels qui maîtrisent
tous les paramètres.
Précisions enfin que
sur les véhicules modernes à injection, la durée
de vie des bougies et la bonne santé des faisceaux sont
plus grandes que sur les anciens modèles carburés
qui méritent donc plus de surveillance.
En plus de ces opérations
spécifiques au GPL, il convient d'ajouter :
un contrôle et un réglage du jeu des soupapes
le recentrage de la cartographie du calculateur essence comme
d'ailleurs le préconisent certains constructeurs automobiles
lors des révisions dans leurs ateliers
Ces entretiens spécifiques
GPL doivent être effectués au moins tous les 15 000
ou 30 000 km selon l'équipement du véhicule. Se
renseigner sur leur fréquence auprès des installateurs.
Pour les véhicules
parcourant de faibles kilométrages, faire effectuer un
entretien au moins une fois par an.
Cas particuliers : certains
véhicules nécessitent un réglage plus fréquent
des soupapes (se renseigner auprès des installateurs).
Concernant les véhicules
dotés d'un équipement GPL assorti d'une garantie,
celle-ci étant contractuelle, il faut suivre scrupuleusement
les instructions du carnet pour la fréquence des entretiens,
sous peine de perdre le bénéfice de cette garantie
en cas de sinistre.
S'il est vrai que le GPL permet
de rouler propre en diminuant les rejets dans l'atmosphère,
il n'en est pas moins vrai que son utilisation, à travers
les différents éléments qui constituent un
équipement, est soumise à un entretien sur
lequel il ne faut en aucun cas faire l'impasse.
Un système mal entretenu ou déréglé
peut d'ailleurs aller à l'encontre des buts recherchés,
à savoir une augmentation de la consommation et donc des
rejets des émissions polluantes.
Cet entretien régulier a donc pour but de garantir la sécurité,
la fiabilité dans le temps, les performances et l'économie
de fonctionnement.
Le stockage du GPL doit faire l'objet d'une attention particulière lors des opérations d'entretien.
Le Remplissage
Il doit toujours rester étanche et possède un bouchon cache poussières. Il faut s'assurer de sa propreté et de l'absence de corps étrangers qui pourrait générer des fuites lors de la connexion du pistolet de la pompe et empêcher le fonctionnement normal du système d'étanchéité.
La Canalisation
Souple ou rigide, elle va de l'orifice au réservoir et ne doit présenter aucune trace de blessure ou d'écrasement, sa gaine de protection doit toujours être en parfait état et correctement positionnée.
Le Système anti-Retour
Système auquel est raccordée cette canalisation, il doit toujours rester opérationnel, c'est à dire empêcher le passage du gaz dans le sens réservoir-remplissage.
Le Réservoir
Il ne doit pas présenter
de traces de corrosion. L'application d'un traitement anti-corrosion
ou d'un revêtement protecteur type Blaxon peut s'avérer
nécessaire surtout si son installation a été
faite sous le châssis. C'est le cas de nombreux 4x4 qui
sont utilisés en tout-terrain et donc exposés aux
projections de boue.
Son positionnement est déterminant pour le bon fonctionnement
de ses accessoires et surtout du limiteur de remplissage qui,
lui aussi, est à inscrire au tableau des contrôles.
Les gaines de ventilation du boîtier étanche doivent
être en parfait état et correctement fixés,
leurs extrémités ne doivent surtout pas être
déboîtées de leurs embouts.
En effet, leur rôle est d'assurer
une ventilation permanente du boîtier étanche et
d'éviter que du gaz ne se répande à l'intérieur
de l'habitacle en cas de fuite accidentelle.
Une inspection des fixations (sangle ou cadre support et boulonnerie)
fait partie des points à vérifier lors d'une révision.
La propreté, le bon fonctionnement et l'étanchéité des accessoires du réservoir, (polyvanne pour certains ou groupe d'accessoires pour d'autres) requièrent un soin particulier.
La Soupape de Sécurité
Si elle n'est pas encore installée
sur le réservoir, elle doit l'être impérativement
et il faut s'assurer que son opercule est toujours présent.
Cet opercule, outre son rôle de témoin de déclenchement
de la soupape, sert également de cache-poussière,
d'où l'importance de sa présence surtout pour les
réservoirs installés sous le châssis du véhicule.
La canalisation de Gaz
Elle alimente le détendeur
en passant sous le châssis. Elle sera également inspectée.
Toutes les lésions mécaniques ou écrasement
impliquent un changement.
Ses colliers de maintien doivent être solidement fixés et en nombre suffisant pour un maintien correct. Si son cheminement sous le châssis l'amène à moins de 10 cm de la canalisation d'échappement il faut s'assurer de la présence et de l'efficacité des protections thermiques.
Celles ci sont obligatoires. Sa position ne doit pas entraver le démontage d'autres organes du véhicule tels que les câbles de frein à main et les amortisseurs par exemple.
Attention, si la canalisation se trouve dans un passage de roue, il y a des risques d'endommagement dus aux projections ou à l'utilisation de chaînes à neige. Le sel, sur nos routes hivernales pouvant provoquer une corrosion prématurée, il ne faut pas hésiter à remplacer les éléments jugés douteux.
On s'assurera également de l'absence de corrosion des connecteurs du ou des faisceau électriques passant sous le châssis.
Les fixations de ces faisceaux réclament également un contrôle régulier.
L'électrovanne de coupure
Elle doit être solidement
fixée. L'étanchéité de ses raccords
sera contrôlée et son filtre nettoyé ou remplacé.
En position fermée, elle ne doit pas laisser passer de
gaz.
Dans certains cas, l'électrovanne est intégrée
au détendeur, elle requiert les mêmes contrôles.
Le détendeur
A cause des impuretés qui
peuvent être présentes dans le GPL il réclame
une purge régulière afin d'éliminer les dépôts
huileux. La solidité de ses fixations est aussi à
vérifier.
Les vibrations engendrées par le moteur peuvent, à
la longue, occasionner une modification du couple de serrage.
Son étanchéité au gaz comme à l'eau
doit faire l'objet d'un contrôle sérieux.
Après un certain nombre de kilomètres, variables
selon les marques de matériels, les organes internes du
détendeur doivent être remplacés.
Cette opération nécessite la dépose du détendeur
ainsi que son démontage. Des kits de réparation
existent chez la majorité des équipementiers.
Lors d'une telle opération, c'est une remise à neuf
du détendeur qui est effectuée, tous les éléments
mobiles étant remplacés.
L'unité de dosage du gaz, si elle existe, est démontée
et nettoyée, certains éléments, filtres,
membranes etc.. Font l'objet d'un remplacement.
Le mélangeur
Appelé aussi venturi sur
les systèmes aspirés, le mélangeur est démonté
et nettoyé.
Dans la majorité des cas, cette opération s'accompagne
d'un nettoyage du boîtier papillon et de l'activateur de
ralenti.
Les tuyaux de gaz souples
Ils sont tous vérifiés et remplacés s'ils présentent des traces d'usure anormale ou des craquelures.
Les durites d'eau
Elles subissent le même sort.
Le serrage des colliers et de la boulonnerie est contrôlé.
L'état des faisceaux électriques
Ils sont vérifiés
et remis en état si besoin est (ainsi que leurs fixations).
A ce chapitre, il est bon de noter le cheminement du faisceau
électrique d'origine du véhicule pour guider le
passage du faisceau GPL.
L'absence d'oxydation des connecteurs est contrôlée
et le remplacement des cosses corrodées est aussi au programme
de ces révisions.
Le calculateur GPL
S'il existe, il est contrôlé
et sa cartographie est recentrée. Les codes défaut,
éventuellement contenus dans la mémoire du calculateur,
doivent être analysés.
Ils sont de précieux renseignements pour l'installateur
qui saura les interpréter et les utiliser pour apporter
les solutions les mieux adaptées aux éventuels dysfonctionnements
du système GPL.
Les pressions de gaz sont ré-étalonnées et
un passage au banc d'analyse de gaz permettra de s'assurer du
bon fonctionnement du système de régulation de la
richesse du mélange air/gaz.
Un essai routier en mode essence et en mode gaz clôturera
les opérations de ces révisions.
Fréquence des vidanges moteur
Des idées fausses tendraient
à faire croire que l'on peut espacer les vidanges à
son gré.
On entend ça-et-là : " tous les 20 000 km,
tous les 30 000 km, ou bien encore davantage ". C'est faux
!
S'il est vrai que la carburation GPL ne produit pas de calamine, il n'en pas moins vrai que cette calamine n'est pas le facteur prépondérant de l'usure de l'huile, elle n'a pour principal effet que de noircir l'huile.
Les contraintes thermiques, les
frottements, de même que les particules de métal
sont des facteurs de pollution de l'huile moteur bien plus importants.
Ne vous fiez donc pas à la couleur de l'huile mais plutôt
au carnet d'entretien de votre véhicule pour espacer vos
vidanges.
Préférez pour cela une huile de bonne qualité
de type 100% synthétique ou au moins semi-synthétique
à une huile bas de gamme et n'oubliez pas le filtre à
huile.
Le facteur temps est aussi important que le kilométrage.
Au bout d'un an, le produit se dégrade et perd une bonne partie de son efficacité. Il est donc vivement conseillé d'effectuer une vidange annuelle même si on est loin d'avoir atteint le kilométrage préconisé par le constructeur.
C'est un organe de
sécurité de la plus haute importance, tous les véhicules
fonctionnant au GPL doivent posséder cette soupape pour
a sécurité de tous en général et des
services de secours en particulier.
Elle agit comme la soupape d'une cocotte minute en laissant échapper la pression quand celle-ci devient trop importante.
Cela évite ainsi l'explosion du réservoir en cas d'incendie.
Il est vrai que son montage, après avoir été interdit, a été toléré puis devenu obligatoire avec effet rétro actif. C'est ainsi que tous les véhicules fonctionnant au GPL doivent être équipés de la soupape .
A ce jour, 200 000 véhicules
utilisant le GPL comme source d'énergie.
On peut comprendre que certaines personnes rechignent encore à
mettre la main au porte-monnaie pour mettre aux normes leurs véhicules
alors que le bon sens aurait voulu que le financement de cette
opération soit totalement pris en charge par ceux qui la
rendent obligatoire.
D'autant plus que ce sont les mêmes
qui l'on interdite quelques années avant, obligeant même
certain équipementiers à démonter la soupape
des réservoirs pour la France.
C'était notamment le cas pour les réservoirs d'origine
hollandais.
Avant installation, elle était démontée puis remplacée par un bouchon censé faire office de fusible.
Au lieu de cela, des dépliants sont mis à la disposition des usagers dans les stations. La presse écrite non spécialisée glisse de temps à autre quelques lignes sur le sujet dans ses colonnes, mais pas de réelle communication sur l'important problème de la soupape avec les grands médias. Ce comportement donne à penser que l'on préfère la répression à la prévention puisqu'en plus de l'obligation de faire monter la soupape (et cette fois sans aucune aide financière de qui que ce soit), l'absence de cette dernière est répréhensible et passible d'une amende depuis le 1er janvier 2002.
Rêvons qu'un jour nous serons
2 000 000 d'utilisateurs de GPL pour que les utilisateurs du carburant
propre qu'est le GPL ne soient plus considérés comme
des marginaux alors qu'ils sont les premiers à lutter contre
la pollution.
Celle-ci, comme chacun le sait, est une des principales préoccupations
de nos élus
.