Le GPL est un mélange en proportions variables de butane et de propane. Chaque pétrolier peut faire le mélange qu'il veut en respectant tout de même quelques règles, notamment un indice d'octane minimal de 89 et surtout l'arrêté du 3 septembre 1979 qui détermine les caractéristiques que doivent avoir les butanes et propanes commerciaux. Le GPL doit ainsi répondre à deux spécifications officielles : la compositions, plus de 19% de butane et moins de 50% de propane, et la tension de vapeur relative, supérieure ou égale à 7.5 bars et inférieure ou égale à 11.5 bars à 50° C. Sous réserve de respecter ces spécifications, les proportions sont libres.
Une fois arrivé à la raffinerie, le pétrole brut va être éclaté afin d'obtenir du fioul, du gazole, des essences ou du GPL. Les différents corps qui le composent vont être séparés. On appelle ce traitement la distillation atmosphérique. Le principe est identique à celui effectué avec un alambic, mais à une échelle plus importante, la tour utilisée pouvant atteindre 60 mètres de haut et jusqu'à 10 mètres de diamètre. Passé d'abord dans un four à 350°C, le pétrole brut, ainsi vaporisé, est envoyé dans la tour de fractionnement pour être .. une nouvelle fois fractionné. On retrouve alors les différents composants répartis en couches successives : les produits lourds tels que gazole et résidus lourds sont en bas et les produits légers comme le butane et le propane en haut. Il suffit alors de les liquéfier et de les récupérer chacun à leurs étapes respectives.
On récupère ainsi 1 à 2% de butane et 0.5% de propane du pétrole brut par ce procédé. Une goutte d'eau. D'autres moyens sont donc mis en uvre pour augmenter la production du GPL. Pour obtenir du butane et du propane, on va procéder à la transformation d'autres produits. On utilise pour cela des substances telles que le fioul lourd dont la demande est moindre aujourd'hui ou des essences lourdes ayant un faible indice d'octane et donc non utilisable comme carburant. Le reformeur catalytique, en plus de permettre l'amélioration de l'indice d'octane des essences, va également produire du butane et du propane.
Pour cela, les essences lourdes sont passées dans des fours à 500°C puis dans des réacteurs avec des catalyseurs à base de métaux précieux et de platine. Il en sort une essence à indice d'octane élevée, appelée réformât, et des gaz associés. Ce sont ces derniers qui nous intéressent. Après un autre traitement dans un gasplant, qui est une unité de fractionnement par distillation et de purification, ceux-ci donnent, entre autres, de l'éthane et du méthane (utilisés comme combustible par la raffinerie), et du butane et du propane. Ces gaz viennent compléter ceux produits par distillation atmosphérique.
Mais la visite ne s'arrête pas là. Une troisième unité de production nous attend : le craquage catalytique. Là encore, ce système utilise des résidus d'autres unités de production, les produits noirs, les " fonds de barils " qui ne sont autres que les produits pétroliers lourds, autrefois utilisés comme base pour le fioul, pour les transformer en produits légers.
Le rôle du craqueur est donc
de fabriquer des produits légers à petites molécules
(tels le butane et le propane) à partir de produits lourds
formés de grosses molécules.
Pour cela, elles sont chauffées entre 520 et 540°C
et envoyés dans un réacteur avec un catalyseur.
Les grosses molécules sont alors cassées en petites
molécules (produits légers). Elles sont récupérées
et passent ensuite dans une colonne de fractionnent comme pour
la distillation atmosphérique afin d'être séparées.
Le procédé est le même. Après traitement,
on obtient ainsi du propane et du butane, et donc, autrement dit,
du GPL.
Mélange lors de la prise de livraison
Au final, après ces différents traitements, on aura tiré entre 4 et 8% de GPL (butane et propane cumulés). L'écart étant dû à la qualité de la matière première (tous les pétroles bruts ne sont pas identiques) et aux moyens de production de la raffinerie.
Voilà, notre butane et notre
propane sont produits, mais le carburant pour votre voiture n'est
pas encore fait pour autant.
Car contrairement à ce que l'on pourrait penser, le GPL
n'est pas contenu dans des cuves, prêt à l'emploi.
Ses deux constituants sont stockés sous forme liquide dans
des réservoirs sphériques distincts. Cette forme
particulière permet une répartition homogène
de la pression sur la paroi, ce qui évite le risque d'éclatement.
Essayez donc de casser un uf en le serrant dans votre main
; impossible.
Le GPL, le carburant de votre voiture,
prend naissance ici, lors du chargement du camion citerne qui
ira livrer votre station-service.
Le poste de chargement est équipé d'un terminal
électronique qui pompe directement dans les cuves de butane
et de propane les proportions préalablement rentrées
dans un calculateur.
Le GPL se fait donc directement dans la cuve du camion ou du wagon
en cas de transport ferroviaire.
Le carburant est donc enfin prêt à être livré
aux stations-service pour terminer dans le réservoir de
votre voiture.
Sachez que seulement 7% du GPL est utilisé comme carburant dans le monde. Le reste sert pour l'industrie ou même par vous, pour chauffer ou alimenter votre gazinière. En concurrence avec le gaz naturel.
Le butane se liquéfiant à une température plus élevée que le propane (autour de -5°C contre -39°C), par temps froid, un mélange riche en butane aura du mal à se vaporiser, rendant la combustion difficile, voire impossible.
C'est pourquoi les distributeurs proposent des GPL ayant une plus forte proportion de propane l'hiver et de butane l'été.
Une autre propriété
du GPL est sa faculté, en phase liquide, à se dilater
avec la température.
Un réservoir rempli à 85% à 15°C verra
son volume occupé à 97% par le liquide à
50°C.
C'est pourquoi il existe un limiteur de remplissage à hauteur
de 85% dans les réservoirs.
Commençons par un petit rappel
des caractéristiques des gaz. La compression d'un gaz augmente
sa pression et sa température, crée de la chaleur
vers le milieu extérieur et tend à le liquéfier.
Au contraire, sa détente abaisse sa pression et sa température
et elle entraîne un dégagement de froid, donc une
absorption de la chaleur du milieu extérieur.
Les basses températures et les pressions élevées
favorisent la liquéfaction des gaz, tandis que les températures
élevées et les pressions faibles en favorisent la
vaporisation.
Un principe à intégrer pour comprendre le fonctionnement
et les réactions du GPL.
Le GPL a pour caractéristique une liquéfaction à
température ambiante et sous faible pression.
La formule du butane est C4H10.
A température ambiante, soit par exemple à 15°C, 1.5 bar de pression suffit à le maintenir à l'état liquide, soit une pression très faible.
A 0°C, le butane est à sa température d'ébullition. A des températures plus basses, il restera à l'état liquide et ne se vaporisera pas. A l'état gazeux, le volume occupé devient bien trop important pour envisager son stockage.
A 15°C, la masse volumique du
butane gazeux est de 2.44 kg/m3, pour 0.585 kg/l à l'état
liquide.
Le butane se trouve dans les bouteilles utilisées par exemple
pour les cuisinières, stockées à l'intérieur
des habitations.
Le propane est lui stocké à l'extérieur,
en bouteille ou en citerne, car ses caractéristiques sont
différentes.
A 15°C, il atteint déjà une pression de 7.5
bars, tandis que son seuil d'ébullition se situe à
-44°C.
Sa formule chimique : C3H8.
Quant au GPL, il possède des caractéristiques intermédiaires, étant composé, nous l'avons vu, pour moitié par chacun de ces gaz.
Le GPL pèse environ 550 g/l.
Son point d'ébullition est à -30°C.
A des températures inférieures,
il restera à l'état liquide et ne pourra se vaporiser.
Dans les pays les plus froids, on augmente le pourcentage de propane
pour assurer son fonctionnement.
Dans le réservoir, le GPL
reste à un niveau de tension de vapeur qui permet à
une partie du gaz de se maintenir à l'état gazeux.
Elle donne une marge d'expansion au GPL en cas d'augmentation
de la chaleur.